Dans ce village des Alpes de Haute Provence, les falaises sont apparues comme le rempart face à la désertification des campagnes.
Au terme de plusieurs années de développement, le site d'Orpierre accueille toutes les nationalités d'Europe et n'est concurrencé dans la région que par Céüse qui cultive son effet de mode actuel. Il est devenu une destination incontournable pour les grimpeurs européens.
Les murs dalleux sont à l'ombre le matin puis la migration s'opère vers 15h en direction des dévers.
La densité aux lignes carrées est alors à son maximum. Si votre échauffement n'est pas terminé mais que votre projet est libre, autant l'investir aussitôt sous peine de le voir squatter pendant des heures et donc de rentrer bredouille.
Cette promiscuité entre tous les grimpeurs n'est pourtant pas le signe d'une ambiance amicale. Les gens s'adressent à peine la parole et répondent (timidement ?) à votre bonjour !
Pas facile dans ces conditions de nouer des contacts avec les charmantes grimpeuses de l'Est venues perfées ici. Peut être que le club de rencontres est plus développé le soir au camping.
Le fameux Quiquillon et ses grandes voies parfaitement équipées. Tous les niveaux sont présents : de l'apprentissage aux lignes d'envergure plus raides !
Le secteur Belleric !
Un mur à réglettes et gouttes d'eaux (différentes de celles de nos Calanques) avec des difficultés du 3a au 6c+. L'équipement est toujours extrêmement solide avec des lignes où tous les pas durs sont protégés. Cela permet donc de se lancer en tête dans un niveau plus haut sans se faire peur et de sortir en artif' si besoin pour travailler la ligne en moulinette.
Les dévers du Chateau : 40 voies en 7 et + (8c) avec une prédominance de continuité sur bonnes prises et quelques pas en puissance.
C'est l'objectif de nombre de grimpeurs venus sur place soit pour faire du à vue ou tordre un projet en quelques essais.
D'où l'entassement dès l'ombre installée ...
A la falaise du Puy, un aspect déroutant mais une escalade intéressante et surtout à l'ombre du milieu de matinée jusqu'au soir.
"La poisse" 7a.
Reste l'escalade ! La réputation d'Orpierre en matière de cotation est comparable à celle des Calanques : aisée, commerciale, facile, ... tous les qualificatifs y passent.
Néanmoins, dans certains murs patinées, vous trouverez de furieuses voies en 6 pas du tout surcotées. Par contre, la sécurité optimisée des longueurs avec parfois un suréquipement volontaire est une vraie réalité. Il faut donc prévoir un nombre de dégaines suffisants avant de partir.
Pour les dévers, les rares voies essayées ne sont, il est vrai, pas extrêmement serrées dans leur difficulté. Et se forçant un peu, on peut vite faire une croix un cran au dessus de son niveau habituel (attention, ce n'est pas une règle absolue pour toutes les lignes).
Si vous avez un instinct grégaire développé, si vous arrivez plus en séducteur (genre brise glace quand même) qu'en grimpeur, alors cette destination estivale est pour vous.
Sinon, préférez la visite hors saison ... en automne car le printemps (avril, mai) est le pic de fréquentation de l'année.