A l'instar des gorges du Verdon, les vautours sont indissociables de l'espace aérien survolant la trilogie des gorges sillonnant les Grands Causses (Dourbie, Jonte et Tarn).
Immanquanbles quand ils s'élèvent silencieusement dans le dos des grimpeurs en attendant que cette nourriture providentielle tombe pour s'en délecter ... comme s'amuse à le raconter les blagues les plus répandues à ce sujet.
Décimé directement (tir au fusil pour avoir un trophée, électrocution sur les lignes à haute tension) ou indirectement (empoisonnement indirect via celui des rongeurs dont ils se nourrissent, disparition des cadavres d'animaux d'élevage suite à la loi sur l'équarissage), il n'en restait plus dans la Jonte à la fin des années 1940. Seules les Pyrénées avaient encore quelques couples.
Réintroduits et nourris par des charniers, la colonie s'est développée dans les Causses et a atteint les 600 unités (vautours fauves et vautours moines).
D'instincts grégaires, les vautours-fauves se regroupent en colonie, les bandes plus denses attirant à elles les plus réduites.
Capable de parcourir plus d'une centaine de kilomètres dans la journée, la colonie locale échange avec celle du Verdon dont quelques spécimens lozériens ont été recensés vers La Palud.
Au-delà de la Licorne, la Maison des Vautours détaille le mode de vie et permet l'observation de ces nécrophages.
On retrouve Sylvain Riols du gite Evolution. Spécialiste des oiseaux en plus de l'AMM, il décrit les vautours des gorges :
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Longtemps victime de sa nature de charognard, le vautour-fauve semble conquérir une nouvelle image auprès du public grâce non seulement à son vol impressionnant mais aussi à ces qualités d'équarrisseur naturel en fin de chaine alimentaire (un nettoyeur 100% écologique).
Les Causses bénéficient d'ailleurs d'une dérogation permettant aux éleveurs de se passer de l'équarissage et de créer des charniers sur leurs terres, nouvelle source d'alimentation pour les vautours qui se détournent ainsi naturellement des charniers de réintroduction.
Peu productif à l'année, les couples (fidèles pour la vie chez les vautours fauves) ont en moyenne moins d'un oeuf par an. Le dérangement lors de cette période de nidification peut entrainer la perte de l'oisillon.
Les grimpeurs respecteront donc les avis d'interdiction pendant ces périodes : secteur Arcadie interdit du 1ier janvier au 30 juin (ponte en janvier-février et envol du petit début juillet).
Pour prolonger la lecture, voici quelques liens qui ont servi de support à cet article :
- Les vautours fauves :
- Les vautours moines :