Le raffinement des Calanques vient en partie de la blancheur immaculée de son calcaire urgonien.
Par beau temps, l'ardeur du soleil se retrouve décuplée par la conjonction de la réverbération du rocher et de la mer : la peau des visiteurs n'en cuira qu'encore plus rapidement .
Quand on choisit un joyau de cette luminosité comme destination, il est donc avisé, si ce n'est de parcourir les versants Est à l'ombre aux horaires matinaux, d'en tous cas, se couvrir l'épiderme et les yeux : simple précaution.
Sormiou a cet avantage de disposer de faces à l'ombre en fonction de l'heure : le versant Sud-Est le matin et le Bec (faces ouest) l'après-midi.
Calé sur un objectif et persuadé de la faiblesse des rayons du soleil, le grimpeur maudira son arrogance la nuit suivante quand les rougeurs de sa peau l'empêcheront d'atteindre un sommeil profond. Il pourra se rappeler que le responsable se nomme "bain réjouissant à la plage de Sormiou" mais cette excuse ne sera que de peu de réconfort à l'heure d'étaler la "biafine" sur les coups de soleil brulants.
Grimper au Dièdre Guem à partir de 12h en plein mois de juillet est l'exemple même de cette erreur. La certitude d'avoir le cuir plus endurci que l'attaque des UV n'est qu'illusion dans cet environnement.
Quand une divine grimpeuse illumine les lieux de son enthousiasme, l'effet n'en est que renforcé.
La montée des éboulis vers la crête en passant devant les secteurs du Petit Saussois ne sont que formalité, tout comme l'ondulation au travers du trou de souris vers la face sauvage de Sormiou (un autre monde !).
Dans ce secteur, le rocher est superbement sculpté et et les grandes voies abordables nombreuses. Néanmoins, pour ne pas effrayer les forces insoupçonnées de partenaire en mal d'entrainement, il est conseillé de choisir les plus simples partant du ras de l'eau ; par exemple, "Etron fou" avec deux longueurs annoncées de 5c est une parfaite destination ; surtout qu'en réalité, les difficultés ne dépassent pas le 5b.
Pour atteindre le départ, il faut donc descendre en deux rappels. Trouver le premier est le moyen de perdre beaucoup de temps. Il se trouve juste sous la plateforme où démarre la voie du "Dièdre Guem", à peine à gauche en regardant la mer.
Ne cherchez pas à descendre trop bas pour voir le relais. Avec deux fois 47m, ça passe !
Le trou de souris de la crête, la chaleur du soleil, le trempage des pieds en bas des rappels et enfin le bombé en fin de L1 ! |
L'équipement en bis inox est adapté au niveau : suffisamment fourni.
La première longueur (photos ci-dessous) parcourt de belles sections mixant les joies de la dalle hyper-découpé, des mouvements à bras pour franchir un léger bombé sans mauvaise surprise. Tout est homogène.
En deuxième longueur, le style est à la dalle sur bonnes prises (comme pour tout le rocher du coin : L'Ouro, le Dièdre au-dessus, le Conglué). Très jolie !
Enfin la dernière longueur (photo ci-contre à droite) pour atteindre la plateforme sous le Dièdre est juste un raccord sur le calcaire compact entre touffes d'herbes massives et échancrure, piège à éboulis. |
Assouvir son désir de prolonger vers le sommet se remplit avec le même choix qu'au rayon en-dessous : en bordure du dièdre, l'escalade de la dalle inclinée et truffée de prises est une première intention logique : "Pop-psych". Cette classique de l'initiation en grandes voies permet une ballade-plaisir sans le souci de la difficulté.
Une longueur de 60m arrive jusqu'au relais vers le pin dans un rêve de calcaire. | La rampe de la dernière longueur est un régal : on grimpe avec l'ile de Riou et la Méditerranée en face des yeux. Gazeux et surtout magique ! |
En résumé, pour faire un enchainement facile au secteur du Dièdre Guem : "Etron fou" à l'étage du bas ne dépassant pas le 5b et "Pop-psych" en haut en 4b max.
Pour augmenter le niveau, toutes les combinaisons sont possibles dans le 5c jusqu'au 6b/c : à programmer librement en lisant le topo.
Prévoir la crème solaire, le chapeau et les lunettes pour une répétition après 12h en été !
Ne pas oublier le maillot de bain et la serviette pour un plongeon mérité avant et après l'escalade !