Le temps d'écouter son message sur le portable et déjà, la curiosité et l'envie sont attisées .
Jean-Phi, notre moniteur touche-à-tout, ne tarit pas d'éloges sur la falaise qu'il vient de tester : un cadre naturel, une ambiance apaisante, une tranquilité, des longueurs en 6b jusqu'à 40 mètres, des prises crochetantes, du rocher gris à strates, quelques colos, du mur, du dévers, de 5b à 8a+, ... et c'est à l'ombre pour l'été.
Il n'en faut pas plus pour s'organiser rapidement une séance dans ces contrées pré-alpines.
La vallée vue depuis le site
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L'information initiale provient de Pascal Allemand, un ami grimpeur de Jean-Phi (sacré J-P, on ne s'étonne plus de ton prolifique carnet d'adresses ) qui a équipé la majorité des voies.
Alors que Pascal aborde un break de quelques années dans sa vie de grimpeur, c'est lors d'une simple promenade en famille qu'il découvre ces parois.
Le rocher est beau, assez compact et les lignes lui sautent aux yeux. Il n'en faut pas plus pour basculer à nouveau dans l'escalade. D'autant plus que le propriétaire privé accepte l'équipement des voies (il signera plus tard une convention avec le comité local de la FFME).
C'est donc parti pour de très nombreux week-ends de travaux, cumulés sur plusieurs années : création d'un chemin après la chapelle, installation d'une main courante pour accéder au sommet des falaises, nettoyage des vires et enfin repérage des voies.
Afin de préserver quelques prises essentielles, il a dû les renforcer à la résine et le camouflage laisse quelques traces parfois visibles.
Autant prévenir les puristes du rocher naturel, ils peuvent s'éviter la montée sur place ...
D'autres équipeurs lui prêteront main forte pour étoffer le site.
Les secteurs sont à l'ombre et démarrent derrière le pilier ensoleillé.
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Mais où se trouve donc ce site plein de promesses ?
Pas trop loin ... sur la route des Alpes ...
Maigre comme renseignements !
Pour laisser à son principal équipeur la primeur de l'information lors d'une prochaine publication, nous ne donnerons pas de détail d'accès (pour l'instant) mais les regards avertis reconnaitront aisément le coin .
Fontaine au village (eau potable au robinet). |
Sur le sentier, une croix ciselée en détail. |
Il faut compter entre 40 minutes et 1h d'approche selon le rythme de marche et le secteur atteint.
La montée est d'abord régulière puis la pente s'accentue sévèrement pour arriver à la chapelle blottie contre la falaise (celle-ci ne se grimpe pas ; terrain communal non autorisé).
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Le panneau indique que cette chapelle rupestre est datée du 12ème siècle.
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Rénovée en 1998, elle est constituée d'une abside voutée en cul-de-four. |
Vu les impacts de cailloux de bonne dimension sur le chemin juste après la chapelle, ne pas trop flaner à cet endroit .
Une centaine de mètres après la chapelle, on croise la première voie "Welcome" (dont le départ s'atteint par une main courante à tracter).
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Au fond, le secteur nord-ouest dominant le canyon (équipé et parcouru). |
Le site démarre du pilier à gauche du grand dièdre jaune. C'est un premier secteur. Dans son prolongement un peu plus haut, le secteur suivant héberge une belle dalle avec des voies en 5 et 6. Certaines atteignent les 40 mètres en pure conti'.
Orientés ouest, ils prennent le soleil à partir de 14-15h.
Le secteur suivant est Nord-Ouest ; il est à l'ombre jusqu'à 16-17h, ce qui laisse une grande partie de la journée au frais.
En arrivant, le jeu des comparaisons avec des sites connus évoque un peu Orpierre pour son calcaire gris, parfois plissé, avec des strates, des règles. L'adhérence est bonne et les prises souvent corchetantes. Seules les sorties des voies les plus longues ont un rocher de face nord, plus licheneux et moins adhérents.
Sur ce secteur, les voies en 6 sont vite exigeantes comme "La muraille de chenilles" 6b+ avec des écailles verticales qui finissent pas bruler les bras.
La première partie d'"Orage vagabond" est un beau 6c+ alliant départ technique et continuité sur bonnes prises parfois difficiles à repérer à l'avance. La suite en 7a+ par la gauche est recommandée par Pascal.
"Work less, climb more" est un bon 7b : fatigue bien sur les 2/3 avant d'arriver au final ; rétablissement sur une dalle licheneuse à l'adhérence réduite .
Il reste encore des dizaines de voies à essayer dont certaines magiques sur de grosses colonnes.
La plupart font 25 à 30 mètres et certaines montent à 40 mètres (prévoir une corde suffisante pour ces dernières).
L'équipement à base de plaquettes et goujons de 12 mm est normalement espacé. Pas de frayeur à se faire. Compter de 12 à 15 dégaines selon la hauteur de la voie.
L'éventail des difficultés est large mais mieux vaut grimper au moins dans le 6 pour s'amuser. Les heptogradistes et plus seront à leur aise.
L'idéal est de grimper ici en été. Attention, le fort mistral souffle bien et peut refroidir considérablement les lieux. Par forte chaleur, la brise du thermique sera très agréable.
Les noms sont joliment peints au pied des voies .
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Après l'effort de l'escalade et de la descente à pied, un petit réconfort (frisquet) dans la rivière voisine. |
Si certains sont motivés pour équiper, prenez d'abord contact avec Pascal qui expliquera les limites du domaine accessible.
Quand la canicule étouffera toute tentative d'escalade autour de Marseille, il sera agréable de revenir passer la journée sur ce site. Mais, autant être affuté pour ne pas exploser au bout de 3 longueurs .
Bravo Pascal, merci pour le boulot et les anecdotes !